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2/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des complots

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Message par Nabil Ven 26 Avr - 23:36

2/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des complots

Premiere moitié ( 1 / 2)
Début : 00 min --- Fin : 15 min

NB : pour la Vidéo 2, qui contenait moins de 60 min, je l'ai découpée en 2 parties









...Le premier gouvernement des soviets s'installe à l'institut Smolni, et Lénine proclame l'abolition de la propriété capitaliste.


Dans les exploitations pétrolières de Bakou, des grèves s'éclatent, arguant (invoquant) de ce que le gouvernement soviétique a engagé des pourparlers de paix avec les allemands, les détachements anglais de l'armée du Moyen Orient, marchent vers les champs de pétrole du Caucase.


La proclamation d'indépendance des pays voisins de Bakou, c'est-à-dire de l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Arménie deviennent indépendants et à ce moment là les anglais ont pris Bakou, l'exploitation continue alors que la révolution fait rage dans le nord, et c'est une période relativement de paix, il y a une grande activité dans le domaine du pétrole, les Rothschild notamment développent d'abord leurs entreprises de Bakou puis sentant l'avance des troupes rouges, ils vendent leurs actions à ESSO, la Shell elle par la xxx succursale hollandaise de la Shell achète de grands intérêts à Grozny.


À l'ouest, les offensives victorieuses de l'été 1918, contre une Allemagne exsangue (Qui a perdu beaucoup de sang) et au bord de la révolution, ont donné la victoire aux alliés, le 11 novembre c'est l'armistice.


L'entente sacrée scellé durant le conflit va se désagréger rapidement, le désastreux traité de Versailles en 1919 ouvre le champ aux convoitises des vainqueurs qui se disputent âprement les dépouilles des vaincus.


Ce sont les années folles, l'engouement pour l'automobile pulvérisent toutes les prévisions, il y a 2 millions de voitures dans le monde jusqu'avant 1914, 18 millions en 1922, rien qu'en France on compte 600 constructeurs et Citroën sort déjà 200 autos par jour.


Tandis que se multiplient les raids aériens, les premières lignes commerciales régulières se développent tentaculairement, la consommation mondiale d'essence 6 millions de tonnes à la veille de la guerre, va décupler ( x10) en 15 ans, les besoins mondiaux deviennent gigantesques et la lutte pour les champs de pétrole augmente.


Les accords Sykes-Picot signés en 1916 entre la France et l'Angleterre pour le partage du Moyen Orient sont devenus caducs, les territoires dévolus à la France ont été occupés par le général Allenby lors de son offensive vers Bagdad en 1918.


De son coté le colonel Lawrence ennemi juré des français entretient une sourde agitation chez les bédouins de Fayçal, à qui il a promis un royaume.


1917 1918 on a renégocié sur une nouvelle base, cette fois la France ne s'intéressant pas aux minorités chrétiennes dans la Mésopotamie mais bien à la part allemande du pétrole de Mésopotamie.


La terrible situation où il s'était trouvé à la fin de la guerre avait convaincu le gouvernement français qu'il lui fallait prendre des mesures radicales pour assurer désormais ses approvisionnements en pétrole.


Calouste Gulbenkian a joué certainement un rôle essentiel et principal, on peut dire que sans Gulbenkian la France probablement ne se serait pas intéressé au pétrole du Moyen Orient.


Gulbenkian représentant la Shell auprès du gouvernement français durant la guerre, a mesuré le péril où la pénurie du carburant a plongé l'armée en 1917, or en 1914 les anglais ont saisi les parts allemandes de la Turkish Petroleum, Gulbenkian suggère à son ami le ministre Bérenger d'exiger ses parts comme butin de guerre, ce que fait Bérenger mais les anglais font trainer 2 ans les négociations.


Le colonel Lawrence xxx, manipulé par lui et plébiscité par un congrès national syrien, l'émir Fayçal se proclame roi de Syrie et annexe le Liban, la Jordanie et Mossoul aux mépris des mandats attribués à la France, celle-ci réagit violement.


Le 25 avril 1920 le traité international de San Remo confirme à la France ses mandats sur le Liban, la Syrie et la région de Mossoul et lui attribue les parts jadis détenus par la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum.


Dés juillet, le général Gouraud haut commissaire français au levant occupe le Liban et la Syrie ...


...Le haut commissaire français au levant occupe le Liban et la Syrie, privé du soutien anglais, après San Remo, Fayçal feint d'abord de se soumettre puis tente un coup de force, écrasé par les français, il se refugie en Iraq, territoire sous mandat britannique.


Pour apaiser l'opinion arabe, l'Angleterre lui offre la couronne d'Iraq, et Lawrence le fait élire le 23 aout 1921 par 98% des suffrages.


Fayçal paye aussitôt sa dette à l'Angleterre, par un deal secret, il s'engage à confirmer à la société qui remplacera la Turkish Petroleum, toutes les concessions pétrolières, jadis accordées à celles-ci en Iraq, par l'ex empire Ottoman.


Machiavéliquement l'Angleterre le pousse secrètement à exiger en outre le rattachement à l'Iraq du riche territoire de Mossoul sur lequel la France a mandat mais que revendique aussi la Turquie.


Une fois de plus, les anglais ont réussi à rouler les français, les anglais savaient que ce territoire dévolu à la France et en bordure de leurs frontières, était celui des feux eternels, ils y pénétrèrent clandestinement, forèrent des puits d'exploration, puis demandèrent aux français une rectification des frontières, les français tombèrent dans le panneau, c'est ainsi que les britanniques mettent la main sur les fabuleux gisements de pétrole de Mossoul en Iraq.


En 1925 à la suite d'un plébiscite truqué par les agents anglais, la société des nations a prévu définitivement Mossoul à l'Iraq, en dépit des stipulations formelles des accords de San Reno, la France s'incline, elle a besoin du soutien des britanniques pour occuper Laos ???


Les accords de San Remo prévoyaient simplement la possibilité pour la France, de succéder à la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum Company, ce qui veut dire, la possibilité pour la France d'acheter des parts de la Deutsche Bank, et l'accord stipulait que cette acquisition peut soit se faire directement par le gouvernement français, soit par une société désignée par lui, il n'y avait pas de sociétés puisque il n'y avait pas de véritables sociétés pétrolières en France, Raymond Poincaré le président du conseil s'est adressé à un homme d'affaire assez remarquable qui s'appelait Earnest Mercier et qui a constitué la Compagnie Française de Pétrole en 1923/1924, on a dit à la CFP vous remplirez le rôle que on veut bien que la France tient au Moyen Orient en matière de pétrole, ça sera une entreprise indépendante, mais cette société, ne sera pas une société tout a fait libre.


Et c'était tellement vrai que dans les conventions qui lient la CFP à l'État, il est bien dit que la CFP ne pourrait en aucun cas aligner ses participations sans bien entendu l'autorisation de l'État.


Français et anglais réunis à San Remo, s'étaient repartis le Moyen Orient, oubliant que ils avaient un allié durant la guerre : les États-Unis eux aussi très concernés par les affaires du pétrole, quand elles apprirent l'accord franco-anglais les compagnies pétrolières américaines alertèrent Washington et protestèrent violement auprès du gouvernement des États-Unis, ce qui amena celui-ci à réagir.


Le département d'état s'est estimé spolié (dépossédé) et a demandé lui aussi une participation dans ce consortium où il n'y avait que des français et des britanniques.


C'est seulement quand la pression des américains s'est faite menaçante pour le gouvernement à Londres que les anglais se sont enfin décidés alors à leur donner satisfaction, mais ils n'ont donné aux américains qu'une participation minimum dans le pétrole du Moyen Orient.


Les marchandages vont durer 7 ans, et c'est une fois de plus, l'irremplaçable Gulbenkian qui élabore un compromis acceptable par tous.


C'est la découverte du pétrole à Baba Gurgur en 1927 qui précipita la décision de conclure enfin l'accord d'Exploitation, sans lui, aucun des partenaires ne peut exploiter ce gisement, l'accord définitif est signé à Londres, en 1928, l'ex Turkish Petroleum devint l'IPC ( Iraq Petroleum Company ). Un ¼ va à l'Anglo Persian , un second ¼ à la Royal Dutch Shell, un troisième ¼ à la Société Française des Pétroles, et le dernier ¼ à un groupe de compagnies américaines principalement à la Standard Oil of New Jersey.


Gulbenkian que on a essayé d'évincer, a réussi à sauver ses 5%, il était stipulé que les membres du consortium s'engageaient à ne pas se concurrencer mutuellement pour l'acquisition éventuelle de nouveaux gisements dans l'ex empire Ottoman.


Si jamais l'IPC ou tout membre de l'IPC négociait avec un autre gouvernement de la région, une nouvelle concession, cette nouvelle concession sera accordée aux autres associés de l'IPC et sur les mêmes bases, le gros problème était de savoir où s'arrêtait l'empire Ottoman d'autrefois, les frontières étaient évidement indécises.


C'est encore Gulbenkian qui avec un crayon rouge sur la carte du moyen orient, se charge de tracer le contour de l'ancien empire Turc, le traité constituant l'IPC s'appellera désormais l'accord de la ligne rouge, dans ces limites, les partenaires devront tout partager, mais tout n'est pas réglé, il faudra que la CFP attaque l'Anglo Persian et la Shell devant la cour de Londres pour être reconnu comme un associé à part entière.


Depuis juin 1924, des forages ont été effectués dans la région de Mossoul, le 14 octobre à Baba Gurgur. Le pétrole jaillit de 450 mètres de profondeur avec une telle violence, que le jet a fait 5 morts, et que il pleut du pétrole à 15 km à la ronde, il faudra 9 jours pour le maîtriser, ce seul puits donnera 12 500 tonnes par jour.


Le grand problème est de faire sortir le pétrole d'Iraq par la méditerranée, les gisements de Kirkuk sont plutôt situés au nord de l'Iraq, mais la ligne nord, c'est-à-dire la Syrie et le Liban, autrement dit le contrôle français et évidement la Grande Bretagne entendait bien contrôler la sortie du pétrole, elle se défiait du mandat que les français aller exercer sur la Syrie et le Liban, le tracé nord s'est avéré être le plus économique, ce qui n'a pas empêché par ailleurs, parait-t-il quand des géologues se sont rendu sur place pour connaître le tracé, des nomades d'attaquer les géologues pour bien montrer que la zone nord était très incertaine, les dit nomades avaient été excité par certains agents de vous deviner quelle puissance.


Les négociations n'ont finissaient plus, les américains toujours des gens pratiques, ont reconnu que c'était assez comme ça, on va construire 2 lignes, une ligne nord et une ligne sud à partir le la frontière occidentale de l'Iraq, et c'est ainsi que une première ligne a été construite au nord, qui aboutit à Tripoli au Liban, et celle du sud aboutit a Haïfa, c'est celle du nord qui a été achevée d'ailleurs la première.


( voir carte 2 au début de texte ou la rubrique photo sur le menu )


A l'époque, c'est l'oléoduc le plus long du monde, il court sur 1000 km, et coûtait si cher que malgré son débit, il ne sera pas amorti avant la seconde guerre mondiale.


Il ne cessera jamais de faire l'objet de sabotages, et sera coupé maintes fois.


La compagnie française de pétrole n'a eu sa part en 1930 de plaider à l'IPC la mise en production extrêmement rapide, et le développement des gisements de l'Iraq, ce à quoi aspirait évidement le roi d'Iraq, il n'est pas du tout sûr les intérêts du roi d'Iraq étaient conformes au intérêts de certains groupes Anglo Saxons ou américains, car ces groupes étaient bien saturés du pétrole , les uns au États-Unis, au Venezuela, en Indonésie, en Perse qui allait devenir l'Iran, et par conséquent , le pétrole de l'Iraq ne pouvait être pour eux que des réserves pour plus tard.


Le pétrole n'a jamais été exploité normalement, sa production à été placée sous contrôle non pas celui d'une seule société, mais d'un cartel.


Le roi Hussein, qui s'est opposé aux forces françaises, devait se rendre compte que son allié objectif était finalement la France et spécialement la compagnie française de pétrole, on dit même que Mercier aurais rencontré à Paris secrètement, peut de temps avant sa mort d'ailleurs le roi d'Iraq.


De plus en plus rétif (désobéissant) à l'égard des anglais, Faiçal proclame l'indépendance de l'Iraq en 1933, mais au terme d'une tournée en Europe, il meurt subitement et d'une façon suspecte dans un hôtel de Berne, sa dépouille mortelle sera précipitamment acheminé vers un port italien, où un croiseur britannique l'amènera en Iraq.


Le roi Faiçal était un gêneur, on a dit que peut être il y a des mains qui ont aidé à sa disparition brutale, c'est possible.


Son successeur, Ghazi 1er acceptera docilement de se comporter comme une simple marionnette aux services des britanniques en Iraq.


En jouant de la peur causée par la révolution pour rafler à bas prix en Russie les gisements pétroliers menacés, Deterding a pris des risques, car si la Shell est désormais le premier producteur pétrolier russe, elle en ai aussi largement tributaire, le calcul de Deterding est simple, ou les soviets sont balayés, et le nouveau régime reconnaitra les droits de la Shell, ou ils gardent le pouvoir, et ils devront traiter avec les grandes compagnies qui contrôlent le marché mondial et la technologie.


Déchirés par la guerre civile, le pays se disloque, mais Trotsky organisateur de l'armée rouge, a entamé par la force sa réunification, elle sera longue et elle a connu d'épouvantables massacres.


La Russie en plein chaos, sombre dans une misère épouvantable, la famine est telle que Lénine troc du blé avec le pétrolier américain Hammer, contre des trésors d'arts et le peu de pétrole dont il dispose, pour sauvegarder leurs énormes intérêts économiques en Russie, français et anglais appuient activement les armées blanches qui multiplient les tentatives militaires pour renverser le régime bolchévique.


De 1917 à 1919, les armées blanches déferlent sur la Russie, reconquièrent d'énormes parties du territoire, puisement dotés en trains blindés, en artillerie, en automitrailleuses, elles reprennent Kiev et Toula et atteignent les faubourgs de Petrograd (Saint-Pétersbourg actuellement).


D'abord battu et repoussé partout, l'armée rouge galvanisée par Trotsky se ressaisit, arrête l'ennemi, le met en déroute, Deterding lui ne relance pas.


Deterding espère un effondrement du système soviétique, et il prend les devants en rachetant des droits qui ne valent plus rien avec l'espoir, le jour où la Russie redeviendra un système économique libéral, pour pouvoir exploiter les gisements de Baku et autres gisements, donc il cherche un maximum d'actions et lorsque les russes envahissent les états indépendants de Géorgie, d'Azerbaïdjan et d'Arménie, réoccupe tous ces territoires qui appartenaient à l'empire russe, tout est perdu.


Le 21 janvier 1919, Gérard Wrangel qui a reconquis tout le sud de la Russie, est forcé de retraiter et de rembarquer les débris de ses troupes, l'armée rouge occupe Baku, d'où les anglais ont dû décrocher eux aussi.


En 1920 le gouvernement soviétique décrète la nationalisation sans indemnisation de toutes les concessions pétrolières en Russie, pour la Shell, le coup est rude, 50 % de son pétrole venait du Caucase.


Esso et Shell tentent alors de traiter séparément avec le gouvernement soviétique, il y a pénurie mondiale de carburant, et chacune des 2 compagnies se bat pour sauver ses approvisionnements en pétrole russe, Esso joue la fermeté.


Deterding feint d'approuver mais négocie en secret avec Leonid Krasin commissaire du peuple aux exportations, Deterding s'est épaulé par le gouvernement français et par le premier ministre de la Grande Bretagne, Lloyd Georges.


Deterding propose à Krasin de créer un bureau international pour la vente du pétrole russe, la Shell et l'union soviétique s'en partageraient les parts, cet organisme financerais la remise en route de la production russe, et dédommagerai les victimes de nationalisation.


Début 1922, Krasin et Deterding signent un premier accord.



Dernière édition par Nabil le Sam 27 Avr - 9:01, édité 1 fois
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Message par Nabil Sam 27 Avr - 0:25

2/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des complots (2/2)

Deuxièmeme moitié ( 2 / 2)
Début : 15 min --- Fin : 30 min

NB : pour la Vidéo 2, qui contenait moins de 60 min, je l'ai découpée en 2 parties









Le 10 avril 1922, s’ouvre à Gènes une conférence internationale proposée par Lloyd Georges, pour tenter de restaurer l’économie et les finances européennes, pour la première fois, les soviétiques y participent, c’est alors qu’éclate la révélation des négociations secrètes, menées entre bolchéviques et capitalistes Anglo Hollandais.


La russe ou la journaliste en liaison avec les soviets, publiait le contrat conclu entre le Royal Dutch et le gouvernement soviétique, le contrat existe, mais c’est un contrat préliminaire.


Le scandale est énorme, d’autant que Deterding a rencontré en mars à New York, Walter Teagle président de la Standard Oil of New Jersey pour lui proposer d’entrer dans l’association avec les soviétiques, Teagle accepte, craignant sinon, que la Shell inonde le marché avec le pétrole russe à bas prix, d’autant que les soviétiques ont mis en exploitation de nouveaux gisements.


Américains et anglais étaient bien décidés à rester maîtres du marché mondial du pétrole, par conséquent ils se sont forcés par le biais de leurs agents traitant avec la Russie soviétique, de garder un certain contrôle sur la production de celle-ci.


La maladie de Lénine fait trainer en longueur les pourparlers entre Deterding et URSS, jusqu’en 1926, Shell et la Standard Oil ont acheté les surplus soviétiques, la mort de Lénine, l’avènement de Staline, dont Deterding se méfie, arrête tout cela, car en plus la désorganisation de l’industrie pétrolière russe, a fait grimper le coût des ses produits au dessus des cours mondiaux, avec des techniciens américains, qu’ils payent en pétrole, les soviétiques tentent d’améliorer leur rendement, ils décident de vendre eux même leurs production, du coût , Shell et la standard Oil boycottent le pétrole soviétique, Deterding finance de violentes compagnes de presse, contre ce pétrole volé, volé à ces anciens propriétaires.


Est-ce que Deterding était contre le bolchévisme comme philosophie politique ? Alors là je crois que la réponse est que Deterding n’était pas du tout un homme politique.


Deterding s’est terriblement et personnellement mouillé dans tous les mouvements contre l’union soviétique, il avait des contacts avec les russes blancs par sa femme, il avait épousé en seconde noces la fille d’un général du tsar, qui avait une énorme influence sur lui, et haïssait les bolchéviques, on dit même que Deterding aurait trompé dans le parachutage de faux roubles sur l’URSS, pour y provoquer une inflation incontrôlable.


Selon des historiens, c’est une histoire qui n’est pas vrai, qui provient de la propagande soviétique, pour mettre en mauvaise humeur les grandes sociétés du pétrole capitalistes.


Le boycott impitoyable du trust pétrolier, force les russes à brader à brader à bas prix sur le marché mondial le pétrole sur lequel ils comptaient pour financer leurs premiers plans quinquennaux, pour l’écouler malgré le blocus, ils font appel à un spécialiste, l’indispensable Monsieur 5%, Gulbenkian.


Le premier marché européen que leur ouvre l’arménien est l’Espagne, pour y promouvoir une économie qui est la plus arriérée d’Europe, le dictateur Miguel Primo de Rivera a en 933 nationalisé la vente du carburant désormais confiée à une société d’État.


Le gouvernement espagnol a mis cette société nationalisée, qui détenait un monopole, il n’y avait pas de concurrence, en représailles, toutes les sociétés pétrolières étrangères bloquent leurs livraisons à l’Espagne, l’essence manque, son prix grimpe, Ironie du sort, Primo de Rivera leader de l’extrême droite n’a d’autres issues que d’acheter le pétrole soviétique, que lui propose Gulbenkian.


Gulbenkian agent pour la Russie, la France, l’Italie et l’Espagne a probablement offert aux espagnols le contrat aux termes plus avantageux que les autres groupes ont offert, Deterding a dit que c’était le consommateur espagnol, qui allait payer pour ça, ce qui est arrivé c’est que le pétrole en Espagne, était de mauvaise qualité avec un prix plus élevé.


Les grands pétroliers jouent contre la peseta sur les marchés financiers internationaux, l’économie espagnole s’effondre, accablée par une presse étrangère soudoyée, Primo de Rivera sera bientôt renversé.


Si Gulbenkian a accepté de commercialiser le pétrole soviétique, c’est pour se venger de Deterding, son partenaire de 20 ans, devenu son ennemi, depuis que il a obligé à démissionner de tous ses postes d’administrateurs dans le groupe Shell.


Deterding n’a pas pardonné à l’arménien d’avoir contesté sa gestion dans l’exploitation des nouveaux gisements acquis par Shell au Venezuela.


C’est à l’époque de la première guerre mondiale, que la production a commencé au Venezuela, que les premières grandes découvertes y ont été faites, c’était les temps du cartel international du pétrole, le temps des accords secrets entre l’ancien trust Rockefeller devenu le groupe Standard Oil et la Shell.


Esso et Shell étaient alors les principales sociétés explorant et produisant au Venezuela, le Venezuela était à cette époque confiné au simple rôle de percepteur d’impôt, l’autorité du gouvernement était pratiquement réduite à zéro, comme bien d’autres pays producteurs du tiers monde, le gouvernement n’avait rien à dire en matière de pétrole.


Le gouvernement n’avait pas le moindre contrôle, ni sur les prix, ni sur les quotas de production, durant des années et des années même après la guerre, toutes les décisions étaient du ressort des seules compagnies pétrolières internationales.


De son coté, le Mexique a depuis en 1917 un nouveau président Carranza qui promulgue enfin la nouvelle constitution que chacun attendait.


L’article 27 de cette constitution de 1917 stipulait que le sol appartient à son propriétaire, mais que le sous-sol appartient à la nation, par conséquent les produits de ce sous-sol et notamment le pétrole appartient eux aussi à la nation.


Cette loi mettait en situation précaire les sociétés pétrolières étrangères qui exploitaient du pétrole au Mexique, la promulgation de la constitution de 1917, provoqua une réaction violente et unanime aussi bien des compagnies anglaises que américaines, des lors elles se sont forcés avec tous les moyens saboter l’autorité du gouvernement de Venustiano Carranza.


La chute brutale de la production pétrolière mexicaine à partir de 1917, fut la conséquence directe de ce fameux article 27 de la constitution, qui privait les sociétés pétrolières de tous les droits que elles possédaient jusqu’au là sur le sous-sol mexicain,


Carranza a augmenté considérablement les taxes frappant les compagnies et a assujetti leurs bénéfices à un contrôle financier rigoureux, enfin la baisse de la production mexicaine résultat des facilités et des exemptions fiscales que son voisin le Venezuela accordait, il était beaucoup plus attrayant pour le grand capital de s’investir là-bas que au Mexique où les lois se trouvaient trop sévères.


Deterding profite du marasme pétrolier au Mexique, pour y agrandir l’empire de la Shell, en 1918, le plus gros producteur mexicain, Weetman Pearson devenu lord Cowdray, décide de vendre sa compagnie l’Aguila à la Standard Oil, Londres le lui interdit, Cowdray n’a plus que à traiter avec Deterding, celui-ci rêve alors de fonder sous sa direction et grâce à des subtiles échanges de parts entre sociétés, un unique et colossal trust pétrolier britannique regroupant toutes les compagnies de l’empire, notamment la Shell, et l’Anglo Persian, majoritaires dans l’IPC ( l’Iraq Petroleum Company).


L’amirauté et Wilson Churchill se sont inquiétés du grand pouvoir que la direction d’un tel trust donnerait à Deterding, ils font échouer son projet.


Entre temps, au Mexique Carranza a été renversé et assassiné, il ne faut pas plus, malgré l’anarchie qui s’instaure pour 10 ans pour relancer spectaculairement la production pétrolière.


En 1921 le Mexique devient le second pays au monde producteur du pétrole avec un débit de 540 millions de barils par jour, tout de suite après la première guerre mondiale, l’anxiété s’est emparée des États-Unis devant la chute croissante de leur propre production en pétrole.


La pénurie menaçait malgré une intensification de l’exploitation des puits vénézuéliens, mais en 1930 à Kilgore au Texas, Dad Joiner un foreur indépendant fait jaillir dans un terrain un fantastique jet d’or noir qui donne 7000 barils par jour.


On découvre que tout l’est du Texas regorge du pétrole, la nouvelle déclenche une folle ruée vers l’or noir, forêt de derricks et villes champignons poussent comme en Pennsylvanie 50 ans plus tôt, on pompe à tort et à travers des flots de pétrole, ils s’additionnent aux énormes surplus dus à la mise en exploitation des gisements en Moyen Orient


Les prix tombent à 10 cents le baril de 159 litres, pour écouler leurs essences, les stations services américaines doivent offrir des poulets en prime, des 1929 l’institut américain du pétrole propose de bloquer la production, en vain.


En 1931, le Texas et l’Oklahoma mobilisent la garde nationale pour empêcher les forages sauvages, le Texas finit par interdire toute extraction supérieure à ses besoins, et impose des quotas aux producteurs, mais ceux-ci exportent clandestinement leurs surplus.


En 1935 une loi fédérale, le Hot Oil Act réprimera la spéculation et les ventes illicites du pétrole, en attendant les trusts pétroliers se livrent à un dumping suicidaire.


Des tentatives ont été faites pour remettre de l’ordre dans la production mondiale, il était capital pour les compagnies de stopper le désastreux effondrement des prix, et le gaspillage d’énergie qu’il entrainait.


Deterding était dans la position pour dire au américains de ne pas lui gâcher ses marchés d’exportation, la Royal Dutch Shell qui contrôle des richesses de pétrole énormément plus grandes que la Russie et les États-Unis, mais également avec un prix du revient beaucoup plus bas.


Deterding ne bluffe pas, la Shell à cette époque est la compagnie la plus puissante au monde, elle extrait du pétrole partout, ses réseaux commerciaux couvrent le globe, États-Unis y compris, Deterding menace Teagle patron de la Standard Oil.


Deterding affirmait : Ce que vous faites dans votre pays c’est une chose, mais pour gâcher les prix dans les marchés de l’Europe et de l’Asie, nous pouvons vous tuer avec du pétrole beaucoup moins cher que le votre, ca ne sert à rien, alors je vous demande de venir, en Angleterre, en écosse, à Achnacarry, pour discuter le problème.


En septembre 1928 au château d’Achnacarry propriété de Deterding, un sommet secret réunis les 3 pétroliers les plus puissants au monde, Henry Deterding qui représente la Royal Dutch Shell, Sir John Cadman, qui négocie au nom de l’Anglo Persian Company dont il est président, et Walter Teagle qui a remplacé Rockefeller à la tête de la Standard Oil.


C’est pour une partie de chasse que ils se sont retrouvés dans le châteaud’Achnacarry, officiellement c’était pour entre autres le délassement de leurs épouses, en fait, ils étaient là pour se partager le Moyen Orient, pour s’accorder secrètement sur le prix mondial du pétrole, pour se repartir marchés et gisements et pour y éliminer tout ce qui cherchent à s’y introduire.


L’accord d’Achnacarry a marqué la naissance du moderne cartel des pétroliers, son but était d’assurer aux trois plus grandes compagnies le contrôle mondial de la production du pétrole, et pour éviter de continuer à se concurrencer, ces compagnies se sont partagés le monde.


Ce cartel devait aussi unir ces efforts pour soutenir au plus haut les prix du pétrole, et décourager toute possibilité de les casser.


En cette période difficile, les signataires de l’accord s’assuraient ainsi que des surplus incontrôlés de pétrole ne risquaient plus d’envahir le marché, ils ont mis sur pied un système occulte qui est devenu le cauchemar de toute la période d’entre guerre, cette entente parfaitement illicite a été tenue secrète jusqu’au années 50, où pour la première fois, elle a été relevé sur à une enquête menée à Washington, jusqu’au là ni les gouvernements intéressés, ni les consommateurs n’ont jamais su que les compagnies ont mis entre elles ce système de contrôle.


Au terme des années 20, la France compte prés de 1 million d’automobiles, Citroën est le premier constructeur d’Europe, toujours hanté par la crise de 1917, l’État après d’interminables polémiques s’efforce de se doter d’une loi organique sur le pétrole.


En 1926 la loi de finances avait décidé que l’importation du pétrole était réservée à l’État seul, mais plus tard , elle interprétera cette formule en disant à l’État ou aux personnes morales ou physiques désignées par lui, et là autour de cette formule que s’articulera la fameuse loi du 30 mars 1928 qui organise l’importation du raffinage en France, le système est simple, l’État a le monopole de l’importation, mais elle le délégué à des personnes que elle juge capable d’importer ou de traiter du pétrole ou des produits raffinées, cette loi sera votée rapidement et dans difficulté en mois de mars 1928.


Cette loi portera le nom de son auteur, le ministre Mercier qui est aussi président de la CFP.


Pour traiter le brut que elle va recevoir de l’Iraq au titre de sa participation dans l’Iraq Petroleum Company, la compagnie française du pétrole, encouragée par l’État décide de créer ses propres raffineries, mais quand son président sollicite les apports financiers nécessaires auprès de ses grands actionnaires, il se heurte au veto de certains, ceux qui dirigent en France les filiales des grandes sociétés pétrolières étrangères et qui ont pris des parts dans la CFP à sa fondation, en finançant maintenant la création d’une compagnie française de raffinage, ils créeront une concurrence directe aux trusts internationaux dont ils distribuent les produits pétroliers sur le sol national.


Dès décembre 1928, Mercier qui a compris que il ne pouvait compter sur ces actionnaires, suggère au gouvernement français de prendre une participation importante dans le capital de la CFP, Poincaré président du conseil accepte, fait établir une convention d’accord.


Cette convention de mars 1929 a été soumise au parlement français, ce qui a donné lieu à une bataille formidable qui a duré 3 ans, des groupes au parlement avaient pensé que le pétrole devait être importé, raffiné, distribué même par une régie nationale, ou par un service d’État, plusieurs députés socialistes , je pense se sont met en doute pour accuser le gouvernement français, en créant la CFP et lui confiant le droit d’accéder à la Turkish Petroleum va aliéner une partie du patrimoine, cette transmission d’un droit de l’État à une société privée…


Traitant un million de tonnes de brut par an, et de ravitailler un quart du marché français, elle entrera en service en 1938, époque bénie où la France dispose de plus de pétrole qu’elle n’en peut consommer.


C’est peut être pourquoi, nul ne s’intéressera à la découverte de Conrad Kilian un jeune géologue de génie, qui en 1922 et en 1929, explore seul et au risque de sa vie, l’effroyable désert de Hoggar aux confins de la Libye, après avoir étudié ses structures géologiques, il en ramène la certitude qu’il existe d’importants gisements de hydrocarbures dans la région de Hassi Massoud, là où précisément 30 ans plus tard, on découvrira un fabuleux champs de pétrole, il est vrai que dans les années 30, les moyens d’atteindre et d’extraire ce pétrole, n’existent guerre et qui coûtaient trop cher, les moyens de communication étaient très difficiles, et je crois que plusieurs équipes de géologues qui se sont aventurés, dans le sud du Sahara, l’ont pas fait ca sans risque, 1 ou 2 géologues qui sont morts de soif, par ailleurs les méthodes de prospection, n’avaient pas fait des progrès considérables, ( une nouvelle technique est découverte après la guerre ), cette méthode permettait de détecter les pièges de pétrole qui a Hassi Massoud sont situés à plus de 3000 mètres de profondeur.


Kilian ruinera sa santé et son patrimoine en vains efforts pour persuader les successifs gouvernements français de la réalité de sa découverte, seuls les agents secrets anglais s’y intéresseront.


Vingt ans durant, sa voix sera étouffée par un lobby français, aux ordres du cartel des pétroliers internationaux.


Le lobby des pétroliers était très puissant, le lobby du pétrole est un mot dont les français ont peur, mais il existe, alors pour le pétrole, il est effectivement plus puissant parce il a plus d’argent que les autres professions.


Il fera une autre victime, Yvan Makhonine un savant russe richissime refugié en France, il est l’inventeur d’un carburant synthétique révolutionnaire, tiré des déchets du charbon, ce carburant offre l’inappréciable avantage d’être inflammable accidentellement, testé avec un succès total par la marine et l’aéronavale française, jamais il n’obtiendra l’homologation officielle pour avoir le permis de sa commercialisation.


Après la seconde guerre mondiale, le carburant Makhonine subira de nouveaux tests aussi probants, en vain, Makhonine mourra dans la misère, remportant avec lui le secret de son carburant.


Une invention qui pouvait sauver de la fermeture tous les charbonnages français, éviter le chômage à des milliers de mineurs, et épargner des fortunes en dollars.


Nabil
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