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8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales

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Message par Nabil Dim 28 Avr - 11:16


8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales

Premier Quart ( 1 / 4)
Début : 00 min --- Fin : 15 min



En 1979 la prise du pouvoir en Iran par l'ayatollah Khomeiny et l'assaut chaotique que subit désormais la production de l'un des principaux États pétroliers du Moyen Orient inflige aux pays industrialisés un second choc pétrolier.


En septembre 1981 la guerre qui éclate entre l'Iraq de Saddam Hussein et l'Iran fanatisé de Khomeiny ne fait qu'aggraver la crise, l'Iraq lui aussi constitue l'une des sources majeures d'approvisionnement du monde occidental.


Pour les 2 belligérants le pétrole représente l'essentiel de leurs ressources financières, aussi c'est sur leurs installations pétrolières que l'un et l'autre concentre mutuellement tous leurs efforts de destruction.


En Iraq la raffinerie géante de Bassora, le terminal de Fao, les installations de Kirkuk et les pipelines qui par la Syrie et la Turquie acheminent le brut vers la méditerranée subissent de terribles bombardements.


Coté iranien, les terminaux de Kharg et de Bandar-Khomeiny la raffinerie de Tabriz et le complexe géant d'Abadan qui a lui seul fournissait 600 000 barils par jour sont écrasés sous les bombes, la production iranienne qui avait repris s'effondre à nouveau, celle de l'Iraq 3eme fournisseur mondial se trouve amputé de 175 millions de tonnes, du jour au lendemain c'est 10% de l'approvisionnement mondial en pétrole qui vient à manquer sur le marché.


Le prix du pétrole doubla puis redoubla, les multinationales possédaient d'énormes stocks qui du coup prirent une valeur considérable, ceci provoqua un scandale politique à Washington, ces plus-values se réalisaient alors que le public souffrait le plus durement de la pénurie, les profits des compagnies dépassèrent des sommets jamais atteints.


Nos bénéfices ont augmenté vertigineusement de 1972 à 1974 puis de nouveaux de 1978 à 1980, rien que de 72 à 74 ils ont dépassé les 17 milliards de dollars, mais nous avons réinvestis entre 20 et 100% de nos profits chaque année, contrairement à ce que certains pensent nous nous l'avons pas thésaurisés, nous l'avons pas caché sous notre matelas ou quoi que ce soit de semblable.


Pour ne parler que de 79, le groupe Shell a réalisé le plus gros bénéfice de son histoire, plus de 3 milliards de livres, mais ce n'était que une réévaluation de nos stocks, et cet argent nous était nécessaire pour les remplacer une fois vendus.


On a jamais cessé de prétendre que l'industrie pétrolière américaine empêchait la sortie de carburateurs miracle qui auraient permis aux voitures de rouler sans essence, rien que avec de l'eau, durant la pénurie de 79, le bruit a couru que les pétroliers attendaient au large des côtes que les besoins s'aggravent et provoquent de nouvelles hausses de carburant, mais on n'en a jamais surpris un seul.


On a souvent prétendu que les sociétés pétrolières avaient provoqué la crise parce qu'elles avaient fait d'énormes stocks qu'elles allaient vendre bien plus cher, c'est tout simplement ridicule pour la simple raison que matériellement nous nous pouvons stocker que des quantités limitées de pétrole.


La cascade de scandales où sont impliqués les sociétés pétrolières partout dans le monde durant les années 70, déchainent contre elles l'animosité du public durement frappé par les séquelles des 2 chocs pétroliers alors que les multinationales encaissent de monstrueux bénéfices, aux États-Unis le Congres les accuses d'utiliser leurs fonds secrets à des fins politiques.


La puissance de ces sociétés était telle qu'elles pouvaient dissimuler ces fonds, les compagnies pétrolières ont secrètement subventionné la réélection de Nixon escomptant qu'il leurs concéderait des avantages fiscaux et espérant aussi s'attirer la sympathie de ses amis arabes contre le lobby juif, la révélation de leur magouille politique occulte leur fit grand tort, la société Gulf fût même forcée de licencier son Directeur parce que trop mouillé dans la distribution de ses fonds secrets.


Dés la fin de 1973 les enquêtes sénatoriales se multiplièrent et les 8 plus compagnies pétrolières américaines furent poursuivies pour violation des lois antitrust, la commission fédérale du commerce les accusaient d'ententes illicites et secrètes pour éliminer ou absorber les petites sociétés indépendantes de raffinage et de distribution, mais ces procès traînèrent et n'aboutirent jamais, par réaction il y a eu nombre de tentatives au Congres pour briser la puissance des trusts pétroliers.


Au Congres le sénateur Ted Kennedy et de nombreux autres parlementaires ont mené compagne pour démanteler les grands empires pétroliers, leur but était d'empêcher qu'une compagnie cherchant et extrayant du pétrole soit aussi celle qui contrôle son raffinage et son transport, ils voulaient que des compagnies différentes assurent chacune de ses activités, c'est ce qu'on appelé l'éclatement vertical, ils réclamaient également un éclatement horizontal, c'est à dire une société productrice de pétrole ne puisse plus avoir en même temps des intérêts dans le charbon, l'uranium ou quoi que ce soit d'autres.


On a proposé de nombreux plans d'éclatements verticaux ou horizontaux, aucun ne tenait le bout, ils étaient trop compliqués.


Durant les années 70, par spéculation ou par peur de la pénurie, les stocks du pétrole partout dans le monde se disputent à grand renfort de bakchich et de pots de vin.


Une corruption est xxx assez ouvertement au Nigeria, au Mexique au Venezuela et même dans des pays plus à l'abri de la xxx on n'a pas pu éviter que d'énormes sommes soient dépensées pour acheter des complicités dans tous les secteurs.


La France elle même ne sera pas épargnée, en 19xx ... seront poursuivis pour refus de vente et entente illicite contre Roger Bodourian, un revendeur indépendant de Marseille, qui cassait les prix et concurrençait leurs propres stations de services.


Les enquêteurs ont été amenés à remonter jusqu'à Paris, à procéder à des perquisitions, et à découvrir les preuves qu'il existait au plan national une entente dont l'objectif était de se partager le marché pour éviter la concurrence, mener une action sur les prix à la hausse et enfin s'entendre pour mettre en couple les marchés publics de fournitures de produits pétroliers, ils avaient constitué un fichier de ces 45 000 marchés publics, 15 jours avant la date de clôture des soumissions, les pétroliers se réunissaient autour d'une table et déterminaient marché par marché qui devait obtenir le marché, le prix d'obtention du marché était fixé et des indications étaient données aux concurrents pour qu'ils soumissionnent à des prix supérieurs pour faire croire qu'il y avait véritable soumission alors qu'en réalité tout à été truqué, c'était une véritable escroquerie, on peut imaginer l'ampleur de la fraude et l'incidence sur les finances publiques, les ententes qui étaient complètes et totales, visaient et les compagnies multinationales dont les sièges se trouvent à l'étranger et les compagnies à capitaux majoritairement français.


Les administrations chargées de vérifier la concurrence ont découvert des démonstrations de l'existence d'ententes, c'est vrai.


Cette affaire a été plaidée, on a montré que c'était sur des instructions formelles plus que sur des feux verts encore, que cette entente avait existé de façon générale dans la profession, des sociétés pétrolières françaises et étrangères ont obéit aux directives du ministère de l'industrie, de ne pas se disputer entre elles.


Il est acquis par la procédure disciplinaire dont j'étais l'objet que des instructions précises ont été données pour que la loi ne soit pas appliquée.


13 années de procédés dilatoires, de transactions avec le fisc et d'amnisties fort portunes, ont permis aux pétroliers d'éviter tout jugement définitif, sans doute en sera-t-il de même du scandale vrai ou faux des avions renifleurs dénoncés en 1983, il pose en tout cas le problème de contrôle des compagnies pétrolières même étatiques.


Mais ces 10 dernières années, c'est l'Italie qui a battu le record toutes catégories des scandales pétroliers, le premier a éclaté en hiver 73 à Gennes où les écoles manquaient tragiquement de fioul pour le chauffage.


On ouvrit une enquête pour savoir si vraiment les produits pétroliers manquaient ou si les compagnies les dissimulaient pour faire monter les prix.


Non seulement les pétroliers ne manquaient pas de fioul comme ils le soutenaient, mais leurs cuves gorgeaient de carburant caché, l'Italie était la proie d'une vaste manœuvre de spéculation.


Les enquêteurs ont découvert toute une organisation de compagnies pour rafler abusivement un maximum de subventions à l'État, avec la complicité des partis politiques de la majorité, à qui elles ristournaient 5% que ceux-ci se partageaient suivant leurs importances.


Ce sont des centaines de milliards de lires que les multinationales pétrolières pour la plupart américaines à cette époque, ont ainsi escroqué à l'État et aux consommateurs italiens grâce à leurs fructueuses combinaisons avec les partis politiques au pouvoir, leurs astuces étaient innombrables, ainsi après la fermeture du Canal de Suez, l'État défrayait ( décharger des frais ) les pétroliers importateurs de pétrole arabe dont les cargaisons doivent désormais contourner toute l'Afrique, mais tout le monde touche même les compagnies qui importent du pétrole américain ou directement d'Afrique du Nord, et les politiciens encaissent 5 milliards de lires au passage.


Elles spéculent aussi sur la faculté qu'elles ont de ne payer que avec 90 jours de retard les taxes perçues aux pompes, 82 milliards sont détournés frauduleusement sur la taxe de solidarité instituée sur l'essence en faveur des sinistrés d'un tremblement de terre, l'attribution des emplacements des stations de service sur les autoroutes fera l'objet d'un trafic xxx et rapportera 150 millions de dollars à certains parties, avec leurs raids actifs les compagnies pétrolières frauderont la TPA et certains impôts pour un montant de 138 milliards de lires rien qu'en 1972.


C'était devenu un trafic presque légal, désormais automatiquement sur chaque autorisation ou concession accordée, il fallait ristourner obligatoirement 5% aux partis politiques.


La part du lion 60 à 70% allait à la Démocratie Chrétienne, le reste au PSI et au Parti Social Démocrate.


Le scandale est tel qu'on l'apprenant le Président de la république Pertini éclate en sanglot et que l'on craint un coup d'État.


Les personnages et parmi eux le ministre Andreotti déferaient à la commission d'enquête que le parlement italien a mission de juger les ministres et les parlementaires, étaient tous des ministres de la finance et de l'industrie de l'époque, l'enquête a été bâclée dans moins d'une semaine et c'est terminé par une absolution ( pardon) générale, il n'y a eu qu'une seule condamnation, celle d'un xxx de l'union pétrolière, aucun politicien n'a été poursuivi.


Durant toutes les années où les compagnies pétrolières ont escroqué à l'État italien des subventions de 93 à 140 milliards de Lires, elles ont eu le culot de produire des bilans affichant des pertes.


À l'époque c'était essentiellement les 7 sœurs qui étaient en cause, Esso en tête, l'affaire a eu des répercussions aux États-Unis, où les multinationales notamment Esso, ont dû avouer qu'arroser les partis politiques était une pratique courante, non seulement en Italie mais aussi dans d'autres pays.


En 79 à la suite du second choc pétrolier, un scandale politico-financier encore plus énorme impliquant l'ENI ébranle la péninsule.


En 1979 l'ENI avait réussi à signer un accord d'approvisionnement en brut avec l'Arabie Saoudite, la conclusion de ce contrat était liée et ceci résulte des documents officiels, au payement de commissions de 7%, le destinataire de ce bakchich, on l'a su plus tard était un prince de la famille royale : Mohamed ben Fahd, au bout de quelques mois, l'accord fut dénoncé et un énorme scandale éclata, le scandale Petromin a été dénoncé pour la première fois par une lettre anonyme qui manifestement émanait des bureaux de l'ENI, elle révélait que les commissions payées à l'intermédiaire arabe était en fait reversée à des hommes politiques italiens et qu'un groupe appartenant à la Démocratie Chrétienne en accord avec une fraction du Parti Socialise avait utilisé ces fonds pour soudoyer une grande partie des journaux italiens.


Toutes les informations, toutes les références fournies par cette lettre étaient exactes, les personnes, les banques, les sociétés financières, les dates, les chiffres...tout était indiscutable, Petromin a dénoncé son accord de fourniture, faute de brut saoudien, l'AGIP au plus fort de la crise a dû acheter du pétrole ailleurs et beaucoup plus cher, ses comptes en 80/81 accusaient d'énormes pertes.


Le Président de l'ENI négociateur de l'accord de Petromin est forcé de démissionner, également est gravement compromis le ministre du commerce extérieur Stamatis qui a entériné le contrat et autorisé le payement des commissions.


Nabil
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8/8 - L'histoire secrète du pétrole -   Le temps des scandales  Empty 8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales (2/4)

Message par Nabil Dim 28 Avr - 11:22



8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales

Deuxième Quart ( 2 / 4)
Début : 15 min --- Fin : 30 min



Un rapport secret de Stamatis sur la destination de ces fonds et le dossier complet de l'affaire Petromin seront retrouvés dans la villa du fameux Licio Gelli chef de la loge maçonnique p2 qui comptait parmi ces 950 membres de nombreux ministres, parlementaires, hauts magistrats, préfets et banquiers.


La loge maçonnique de Licio Gelli est une véritable association de malfaiteurs opérant sur le plan des affaires et de la politique, Gelli contrôlait toutes les structures de l'État et leurs imposait ses volontés et plus il était puissant puis il recrutait.


C'est probablement Mazzanti le président de l'ENI qui a transmis le dossier Petromin à Licio Gelli, en échange celui-ci lui avait promis l'aide de la loge P2.


Il y avait eu 5 enquêtes différentes : une administrative, une judiciaire, une des services secrets, une de la police financière, une de la cour des comptes et une parlementaire, toutes ont conclu qu'il n'existait aucune preuve du reversement des commissions en Italie.


Tous les ministres, tous les parlementaires incriminés furent blanchis, aucune des enquêtes n'est pu même établir où était finalement allé l'argent des commissions, d'autant que pour raison secret d'État, toute publication de leurs conclusions a été interdite.


Les vagues du scandale Petromin n'étaient pas retombées qu'une affaire encore plus énorme allait réveiller à l'Italie horrifiée la corruption des plus hauts responsables de la Guardia di Finanza (police financière) jusqu'à là considérée comme l'organisme le plus intègre de l'État.


Tout commence en 78 quand 3 juges de Trévise, ouvrent une enquête sur les agissements frauduleux de certains pétroliers.


A l'origine il semblait s'agir d'une escroquerie mineure commise par des personnages de peu d'importance de la région de Venise, de petits raffineurs indépendants, des grossistes de Venise, de Trévise, Turin, Milan ...mais rapidement l'enquête s'est étendue à 20 autres villes et a mis en cause toutes les sphères de l'État, des centaines de personnes ont été inculpées et le montant global de la fraude a été évalué à 2500 milliards de lires, c'est énorme, ca représentait 1,5 % du total du revenu de l'Italie.


Les mécanismes de la fraude étaient simples, il s'agissait d'évasions fiscales, on faisait passer un produit pétrolier pour un autre, ce qui évitait de payer certaines taxes.


Certains inculpés faisaient sortir des dépôts de fioul domestique et le revendaient comme gazole, ils se mettaient dans les poches la différence de taxes que le fisc aurait dû encaisser, un autre système consistait à entreposer du pétrole de contrebande dans des dépôts clandestins puis à l'écouler grâce à des documents douaniers falsifiés.


Le cerveau de l'organisation qui se ramifie sur toute l'Italie est Bruno xxx un pétrolier indépendant consul général du chili, il est étroitement lié aux plus grands noms de la Démocratie Chrétienne mais aussi a Bettino Craxi, leader du Parti Socialiste à qui il a offert une voiture blindée, les enquêteurs découvrent qu'il a bénéficié de complicités effarantes au plus haut niveau de l'État :


Celle du général Giudice chef de la police financière, de son chef d'État majeur le général Donato Lo Prete, de nombreux autres officiers généraux, complice lui aussi le ministre de l'industrie le sénateur xxx et d'autres, notamment les plus importants directeurs des douanes et pour finir xxx secrétaire particulier de Alto Moro pendant 20 ans, xxx reversait une part des pots de vins qu'il recevait des pétroliers à la caisse politique de l'honorable Moro et de ses amis.


C'est à cette fin que le général Giudice fut mis en place, sa nomination n'avait rien de hasard, tout a été combiné d'avance.


On a décidé de nommer au plus haut poste de la police financière c'est-à-dire de l'organisme chargé de contrôler les rentrés fiscales sur le pétrole des complices des fraudeurs, ces 2 généraux Giudice et Lo Prete étaient à la fois chefs des contrôleurs et chefs des contrebandiers.


Lo Prete était en fuite, arrêté, condamné l'ex général Giudice a déjà été libéré.


Il y avait bien des morts étranges dans cette affaire, celles de beaucoup de gens très étroitement liés au trafic du pétrole.


On a relevé la mort de nombreux camionneurs qui transportaient le Pétrole en usant de faux reçus fiscaux fabriqués de toutes pièces, tous ces routiers qui en savaient trop ont été tués dans des accidents bizarres et restés inexpliqués.


Également lié aux scandales pétroliers, le mystérieux assassinat du journaliste Mino Pecorelli en mars 79, il dirigeait un journal de chantage l'OP (l'opinion publique) qui avait entamé la publication de révélations sur les fraudes pétrolières.


On a émis beaucoup d'hypothèses, il a été probablement exécuté par les services secrets, Pecorelli était en possession d'un document confidentiel qui émanait des services secrets italiens.


Ce dossier concernait une fourniture de pétrole en provenance de Libye par le biais de personnages qui n'appartenaient pas à l'industrie pétrolière, ce pétrole n'était pas destinée à l'Italie, et on ignore pour quel motif le gouvernement libyen l'avait cédé au services secrets italiens.


Cette cargaison était sans doute liée à un trafic d'armes commandées par la Libye.


Comme tous les autres scandales pétroliers, la mort de Pecorelli est directement liée aux inquiétantes activités de la loge P2.


Gelli chef de la fameuse loge maçonnique secrète P2 était en contact étroit avec les chefs de la police financière Giudice et Lo Prete, avec une habilité diabolique il avait réussi à recruter dans sa loge secrète des personnalités situées à tous les niveaux de l'État, des ministres et des ministrables (Susceptible de devenir ministres comme xxx et xxx, des affairistes comme xxx, des banquiers d'États ou de banques privées, des amiraux, des généraux, des gens des plus hautes administrations de l'État, les chefs de tous les services secrets appartenaient à la loge P2.


Arrêté et incarcéré en Suisse, Gelli s'en été évadé d'une façon xxx et reste introuvable depuis.


La raison de ces scandales est évidente, il a y a xxx dans l'industrie pétrolières est très complexe, elle laisse trop de possibilités de frauder et paradoxalement ne prévoit aucun moyen d'enquêter sur les bilans des grandes compagnies.


Dramatique pour les pays industrialisés, le fort emballement des prix du pétrole après les 2 des chocs de 73 et 79, s'avère un désastre pour les pays non producteurs du tiers monde, leurs factures pétrolières accroit vertigineusement leur endettement.


Les pays membres de l'OPEP ont réparé les dommages qu'ils avaient provoqués, ils ont crée un fonds d'aide de l'OPEP, et ils ont versé des milliards de dollars au pays non producteurs de pétrole en voie de développement, alors que dans le même temps, les pays hautement industrialisés eux haussaient honteusement les prix de leurs marchandises du fait de l'inflation sans rien faire pour réparer les dégâts qu'ils causaient.


Au cours de l'année 1981 le prix des produits pétroliers continue à grimper, on octobre, le baril de brut atteint un record absolu de hausse : 36 dollars et il n'ira pas plus loin.


Les victoires qu'a remporté l'OPEP en doublant et redoublant les prix du pétrole ont fini par se retourner contre elle, la récession mondiale provoquée par la double crise pétrolière d'abord en 74 puis en 79 a forcement amené une diminution considérable de la consommation des produits pétroliers, dans le même temps le pétrole extrait des nouveaux gisements non contrôlés par l'OPEP, qu'il s'agisse de la Mer de Nord, de l'Alaska ou d'ailleurs a totalement bouleversé l'équation.


La part de marché que représente l'OPEP est dégringolé de 52 à 30% et même moins de 30% actuellement.


Nous avons commis beaucoup d'erreurs, surtout dans la fixation des prix de notre pétrole à la fin de l'année 1980 et début 81, nous avons beaucoup trop et trop brutalement augmenté nos prix, du coup nous avons crée un grave problème pour le monde entier, mais aussi pour nous même et maintenant nous payons les pots cassés, peut être profiterons nous de la leçon, je l'espère car dans tout ca, c'est l'Arabie Saoudite qui a été la victime.


Des l'hiver 1981 malgré les efforts méritoires des saoudiens pour imposer une réduction générale de production et freiner les hausses que les durs de l'OPEP persistent à exiger, d'énormes excédents pétroliers engorgent le marché mondial, certains membres, le Nigeria, le Venezuela, la Libye outrepassent les quotas de production imposés par l'organisation et pratiquent clandestinement des rabais importants sur les prix officiels.


Le marasme s’accroît, les nouveaux pays pétroliers non affiliés à l'OPEP ont fortement augmenté leurs productions pour profiter des hausses et engranger des dollars.


Parallèlement la consommation mondiale baisse d'un quart entre 1980 et 1982, l'Europe consomme 45 millions de tonnes en moins.


Depuis que le président Carter a commencé à supprimer les contrôles, et que Reagan a achevé le travail, la consommation pétrolière des États-Unis, a diminué annuellement de 15 à 20% et nos besoins journaliers ont chuté de 21 millions de barils à 16.


Jamais la consommation n'avait baissé à ce point dans toute l'histoire des États-Unis, nous n'importons plus que 30% de notre pétrole contre la moitié il y a 3 ans, nous extrayons de nos propres puits la plus grosse part du brut que nous utilisons, aucune compagnie américaine ne contrôle plus de 10% du marché, il y une énorme concurrence.


La production intérieure américaine connaît un boom sans précédent, 90 422 puits forés rien qu'en 1982.


En février sans même avertir l'OPEP, l'Iran en 1 mois baisse 3 fois le prix de son light qui tombe de 34 à 30,20 $, le Venezuela, l'Égypte le Mexique l'imitent.


Le premier mars, anglais puis norvégiens réduisent le prix du brut de Mer de Nord de 4$, le Nigeria baisse le sien de 5$.


L'URSS entre dans la danse avec des prix encore plus bas, il reste de loin le premier producteur mondial de pétrole, mais jusqu'au là ses propres besoins et ceux des pays de l'est ont absorbé l'essentiel de ses ressources, la mise en exploitation de fabuleux gisements de gaz surtout, découverts en Sibérie et dans le Kazakhstan procurent à l'union soviétique de gigantesques surplus qu'elle veut écouler à tout prix pour se procurer de devises fortes, partout les excédents de pétrole s'accumulent.


Les prix s'effondrent, à mi mars 82 à Rotterdam, le brut de Mer du Nord se brade 2,5 $ en dessous du cours, et le fioul arabe à 26 au lieu de 32, les États-Unis et le canada renoncent à extraire du carburant des schistes bitumineux et du charbon.


En décembre à Vienne, les 13 pays de l'OPEP décident de plafonner leur production globale à 18,5 millions de barils par jour.


Ils ont désespérément tenté de s'imposer des quotas de production fixés noir sur blanc, mais jamais il ne eut un véritable accord, l'OPEP n'est pas un cartel au vrai sens du terme, c'est juste une association de pays très différents, dont l'unique point commun est qu'ils exportent du pétrole, beaucoup d'entre eux sont même des ennemis en politique et sur tous les plans, il restent ce qu'ils ont toujours été : des producteurs concurrents, alors c'est chacun pour soi.


A Genève en janvier 1983, de nouvelles tentatives d'accord échouent par la volonté des saoudiens qui jugent exorbitant certaines exigences de leurs partenaires et veulent sauver de l'éclatement l'OPEP en plein discorde.


Nous avons tout fait pour établir un barème raisonnable de hausse des prix et adopter une stratégie commune à long terme, nous n'avons pas réussi.


Bien que membre de l'OPEP, le Nigeria au bord de la catastrophe financière et économique brade (vend à prix très bas) son pétrole, baisse le prix du baril de 5,5 $.


En février 83 aux abois il expulse tous les travailleurs étrangers africains travaillant sur son territoire, la situation est aussi désastreuse au Venezuela à qui les baisses de productions coûtent 150 milliards de francs par an.


Après de dramatiques marchandages y compris avec les anglais et les mexicains, l'OPEP tiens fin mars 83 une conférence de la dernière chance, ses 13 membres s'engagent à tenir le prix moyen de 30 $ le baril, serment vite oublié, malgré la reprise américaine la consommation stagne, la surproduction continue, de 83 à 85 le prix du baril chute inexorablement à 27 $ prix OPEP, à 22 $ à Rotterdam, malgré d'incessantes et draconiennes réductions de production du Koweït et de l'Arabie saoudite.


Le Koweït a toujours restreint sa production même avant que se pose ce problème, nous avons au Koweït une loi très importante appelée loi de conservation qui préserve nos richesses nationales et organise leurs production, cette loi fixe l'extraction maximum du pétrole à 1 million et quart de barils par jour, le Koweït est aujourd'hui très en dessous de ce chiffre, la production saoudienne elle aussi a chuté.


À présent elle est moins de 4 millions de barils par jour malgré nos énormes besoins financiers.


Nabil
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Message par Nabil Dim 28 Avr - 11:29



8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales

Premier Quart ( 3 / 4)
Début : 30 min --- Fin :45 min



Pour faire face aux dépenses entraînées par ces plans d'équipements gigantesques, l'Arabie Saoudite a pu jusqu'au ici compter sur les énormes réserves accumulées durant les années fastes, privilégiant ses investissements intérieurs elle s'est doté à Riyad surtout, d'équipements qui feront pâlir d'envie les américains eux-mêmes, la capitale dispose du centre de radiotélévision le plus puissant du moyen orient.


Pour affirmer sa position de leader du monde arabe, Riad s'est doté de nombreux palais voués aux rencontres internationales comme ce somptueux palais des congres.


Des dizaines de milliers de logements sociaux aux aménagements luxueux ont été construits mais restent désespérément vides bien que parfaitement entretenus, une université gigantesque qui sera l'une des plus modernes au monde est actuellement en construction aux portes de Riad, reste à savoir d'où viendront les nués d'étudiants qu'elle pourra abriter.


Le Koweït est la suisse du golf, c'est le pays qui possède le plus haut revenu du monde par tête d'habitant, toute la population, immigrés compris, participent au partage des profits du pétrole.


Le Koweït a investi des sommes considérables dans ses équipements publics, bien que son territoire soit minuscule, il s'est doté d'une radio télévision de grande puissance.


Chaque famille a droit à un appartement ultra moderne pratiquement gratuit, elle ne paye ni eau, ni gaz, ni électricité et aucun impôt.


Ce pays jadis sans eau douce, n'en manque plus grâce à la désalinisation de l'eau de mer, et son réseau d'autoroutes est aussi dense que celui d'une métropole américaine.


Pour compenser l'érosion de ses revenus menacés par les réductions de production et par l'inflation mondiale, le Koweït a dépensé des milliards de dollars pour diversifier et moderniser ses infrastructures pétrolières, créer sa propre industrie pétrochimique, rendre sa compagnie nationale capable d'opérer comme n'importe quelle multinationale étrangère, au point d'exporter aujourd'hui son savoir faire et sa technologie ailleurs dans le monde.


Le Koweït a eu aussi une politique agressive d'investissement à l'étranger durant ces dernières années, et ces investissements constituent maintenant une part importante de ses revenus, ainsi le Koweït n'est plus uniquement dépendant du pétrole, il y a le pétrole et il y a les affaires, le Koweït est devenu un centre commercial et bancaire de premier plan dans la zone du golf.


Dans les investissements étrangers, le Koweït à l'heure actuelle doit disposer d'un capital allant de peut être 80 milliards de dollars, des dollars qui sont investis d'une façon toute à fait raisonnable ...


...dans les raffineries.... distribution aux Pays-Bas mais également en Scandinavie et dispose de concessions dans le monde entier, rien que les intérêts de ses investissements doivent représenter la moitié du budget annuel du Koweït.


Cette prospérité maintenue par le Koweït et l'Arabie Saoudite reste fragile, d'autres dangers la menacent, en premier lieu l'intégrisme musulman qui dénonce violemment le laxisme et la corruption des familles royales arabes, 2 tentatives d'insurrections religieuses l'une à la Mecque, l'autre à Koweït city n'ont été maîtrisées que de justesse.


Il y a aussi le problème du sous-prolétariat immigré de plus en plus nombreux auxquels saoudiens et koweïti ont dû recourir pour mener à bien leurs gigantesques travaux d'équipements, en Arabie Saoudite, il excède largement celui des nationaux et il est massivement concentré dans les villes, la situation est pire au Koweït.


Notre pays compte un million et demi d'habitants, mais les 2/3 c'est-à-dire un million ne sont pas des citoyens koweitiens.


Les nationalités très différentes de ces travailleurs immigrés les ont empêché de constituer une masse homogène, mais ils sont infiltrés tant par des fanatiques musulmans chiites que par des agitateurs marxistes, une politique de très haut salaires et la poing de fer de leurs employeurs arabes ont jugulé jusqu'ici toute subversion, il n'en sera surement pas de même en cas d'une brutale déstabilisation politique militaire ou économique du Moyen Orient qui pourrai résulter d'un effondrement des cours du pétrole.


L'OPEP qui a son apogée extrayait 32 millions de barils par jour à début 85 réduit sa production de plus de moitié et a abaissé le prix du brut de 34 à 28 $ mais on trouve du light à Rotterdam à 24 $, tous les membres de l'OPEP trichent avec les quotas, même l'Arabie Saoudite qui troquent du brut contre des avions militaires américains.


Nous consommons environ 60 millions de barils de pétrole par jour dans le monde entier, mais les capacités de raffinage des pays occidentaux sont de 80 millions de barils par jour, un tiers de trop par rapport à nos besoins.


Il n'y a pas de rush à la porte pour trouver du pétrole, le pétrole vous savez autant que moi, il y en a trop.


C'est pourquoi la guerre entre l'Iraq... paralyse 2 pays dangereux pour la stabilité de tout le Moyen Orient et les États pétroliers parce qu'une reprise massive de la production irakienne et iranienne jetterait de tels surplus sur le marché que le cours du pétrole s'effondrerait définitivement.


Une soudaine et très forte chute des prix aurait des effets désastreux sur l'économie du monde entier, le drame des pays qui produisaient du pétrole cher et en énorme quantités est qu'ils ont emprunté des sommes fabuleuses en tablant sur les revenus de leurs pétroles pour résoudre leurs problèmes sociaux et créer de nouvelles industries.


Espérant inconsidérément que les prix du pétrole allaient continuer à grimper, ils se sont endettés catastrophiquement et les prix ont chuté.


Un grave effondrement des cours ne ruinera pas seulement les nombreux pays qui ont tout misé sur leur production pétrolière, il signifierait l'arrêt de tous les plans en cours dans les pays occidentaux pour trouver de nouveaux gisements pétroliers ou des sources d'énergies nouvelles.


Le garde fou de l'économie mondiale est le prix du pétrole, et le problème fondamental est celui de sa stabilité.


Beaucoup de pays industrialisés à l'ouest s'inquiètent du sort de leurs propres investissements et de la sécurité future de leurs approvisionnements pétroliers, si il y avait engorgement du marché et effondrement catastrophique des prix, même les pays qui dépendent dramatiquement de leurs importations du pétrole réalisent qu'un pétrole très bon marché créera une situation économique dangereuse parce que très instable, c'est pourquoi certains pays ont passé des marchés fondés sur des prix stabilisés mais le problème de la stabilité du prix du pétrole est en fait celui des gouvernements, il doit être résolu mondialement entre pays producteurs et consommateurs de pétrole et pas par les compagnies, celles-ci cherchent toujours à déstabiliser les prix à cause de la concurrence féroce qu'elles se livrent entre elles et de leurs intérêts personnels très complexes.


Les pays producteurs qui n'appartiennent pas à l'OPEP doivent coopérer avec les pays membres, il est de l'intérêt du monde entier qu'un organisme international contrôle le mécanisme des prix, et l'OPEP est le seul qui le puisse le faire.


Si la demande du pétrole ne remonte pas rapidement, il va devenir pratiquement impossible au sein de l'OPEP de définir des quotas de production, de s'y conformer et de maintenir une quelconque stabilité des cours du pétrole.


Un peu partout dans le monde, il existe encore de fabuleuses réserves de pétrole, rien qu'au Moyen Orient où il y en a plus que dans n'importe autre région du monde, il resterais plus de pétrole et de gaz à extraire dans le futur que tout ce qu'on a pu pomper jusqu'ici.


À elle seule les réserves prouvées de l'Arabie Saoudite sont estimées à 136 milliards de barils, et le Koweït ne risque pas non plus de manquer de pétrole.


Au Koweït il nous reste des ressources appréciables, disons de 150 à 200 ans de pétrole selon le niveau où se situera notre production.


Les Émirats Arabes disposent eux aussi d'énormes réserves offshores.


Le dernier gisement d'Abu-Dhabi en production dans l'heure actuelle, dans l'état actuel de la consommation doit sortir 250 000 barils par jour pour 100 ans.


Le chiffre officiel des réserves pétrolières de la Chine est de 20 milliards de barils, l'Union Soviétique est toujours le premier producteur mondial avec 12 millions de barils par jour, ce qui représente 20% de la production mondiale qui est de 60 millions de barils par jour, les principaux gisements soviétiques de pétrole et de gaz se trouvent aujourd'hui en Sibérie occidentale, en fait 90% des réserves connues de brut de l'Union Soviétique sont dans sa partie asiatique et c'est le problème crucial qui frêne leur mise en exploitation, mais les russes ont déjà enregistré des succès, ils ont doublé leurs extractions de pétrole en Sibérie et c'est pareil pour le gaz.


Aux États-Unis, il nous reste plus de pétrole ou de gaz que nous avons extrait jusqu'à ici.


Il y a d'immenses secteurs en mer qui sont sous le contrôle du gouvernement des États-Unis et qui peu à peu sont affirmés aux pétroliers par le département de l'intérieur.


Seulement 4% de ces zones ont été concédées par le gouvernement américain, en mer, sous l'eau, au large des États-Unis et de l'Alaska, nous estimons qu'il reste plus de la moitié de nos réserves de pétrole.


Les réserves prouvées de l'Alaska continentale se chiffrent à 7 milliards de barils de brut et à 700 milliards de mètre cubes de gaz encore inexploités, le quart de ces réserves appartient à Exxon.


Nos puits ont encore de solides réserves, disons de 75 à 100 ans de production et probablement plus longtemps pour ce qui est du gaz, d'autre part le gouvernement a décidé de stocker un milliard de barils en Alaska et en Louisiane pour des cas d'urgence future.


Les réserves norvégiennes de gaz dépassent 1350 milliards de mètres cubes, celles du Royaume-Uni 675 milliards et celles de l'Union Soviétique 2700 milliards de mètres cube.


Il faut y ajouter les 1350 milliards de mètres cube de gaz encore enfouis en Iran, les gigantesques champs de pétrole récemment découverts en Mexique, les gisements d'Algérie, de Libye, du Venezuela, du Nigeria, d'Indonésie, du Gabon et d'Angola, sans parler de ceux des Inde, de l'Australie, du Soudan, du Pakistan, d'Égypte et du Zaïre, le monde entier regorge de gaz et de pétrole.


La technologie évolue si vite que de soudains progrès dans les méthodes d'extraction peuvent modifier le panorama des réserves accessibles.


En l'espace de 20 ans, en effet les progrès fantastiques des techniques d'exploration ont ouvert des perspectives presque illimitées à la prospection, grâce à l'électronique et à de nouvelles méthodes sismiques, désormais inoffensives pour la faune sous-marine, la localisation des gisements offshore a atteint une précision et une fiabilité quasi-totale.


Jusqu'ici on ne pouvait pas forer sous une profondeur d'eau plus de 300 mètres, à présent les navires à positionnement dynamique c'est-à-dire équipés outre leurs ancres énormes d'hélices latérales commandées électroniquement, peuvent se maintenir rigoureusement à la verticale des forages, ils opèrent par 1700 mètres de fond, on envisage même pour bientôt des forages sur 3000 mètres d'eau.


Toutes les grandes compagnies ont mis en service des stations sous-marines de pompage automatique surveillées et réparées par des robots électroniques programmés par ordinateurs.


Le rendement des gisements s'est aussi considérablement amélioré, jusqu'ici on extrayait au mieux 25 à 30 % du pétrole contenu dans une poche, tout le reste était perdu, l'injection de vapeur sous pression permet à présent de sortir 20% de pétrole en plus, à l'échelle mondiale, 500 000 barils supplémentaires sont ainsi récupérés quotidiennement.


Les laboratoires des grandes sociétés ont mis au point des méthodes qui permettraient de récupérer 10% de pétrole supplémentaire par injection de gaz ou de produits chimiques, tout cela a profondément modifié la physionomie de l'industrie pétrolière.


Il y a eu une période dans l'histoire où les 7 plus grandes compagnies possédaient presque tout le pétrole et faisait la loi, c'est fini, les sept sœurs ça n'existe plus.


Elles s'entendent toujours sur les prix, se consultent et quand elles le peuvent tendent de reprendre le contrôle des ressources pétrolières du monde et de leurs bénéfices.


Leurs profits sont toujours minces, elles ont fait de telles pertes qu'elles doivent se restructurer pour affronter les nouvelles conditions du marché.


Elles ont beaucoup plus d'argent qu'avant en général, mais elles sont obligées aujourd'hui de chercher du pétrole dans des zones beaucoup plus difficiles où il faut investir beaucoup plus d'argent.


Les gouvernements britannique et américain, taxent à 85% les bénéfices de la production pétrolière et donc elles ne rapportent plus guerre, leurs raffinages connaît une crise épouvantable et la vente également, la plupart des sociétés font des pertes catastrophiques dans ces 2 secteurs, au point que de plus en plus de compagnies vendent et ferment leurs raffineries, nous vivons une période de repli.


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8/8 - L'histoire secrète du pétrole -   Le temps des scandales  Empty 8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales (4/4)

Message par Nabil Dim 28 Avr - 11:34




8/8 - L'histoire secrète du pétrole - Le temps des scandales

Quatrième Quart ( 4 / 4)
Début : 45 min --- Fin : 60 min



La flotte pétrolière mondiale pâtit elle aussi aujourd'hui d'énormes excédents de tonnages parce que la taille des tankers a grandi vertigineusement, de tels bateaux jaugent couramment plus de 200 000 tonnes, ensuite leurs nombres et leurs capacités se sont accrus au delà de toute mesure, il y a trop de pétroliers aussi beaucoup de navires restent-ils à quai.


Erreurs de prospectives à laquelle elle n'a pas échappé la France, ainsi la flotte pétrolière d'ELF Aquitaine dépasse 2 fois ses besoins, Elf a du envoyer à la casse, à peine mise en service ces 2 plus beaux pétroliers les plus gros du monde.


Beaucoup de multinationales ont voulu diversifier leurs activités, leurs essais se sont soldés par des désastres et ont englouti des fortunes, elles ignoraient comment opérer, elles sont obligées de se restructurer et elles n'ont plus rien de commun avec ce qu'elles étaient jadis.


Le xxx quasi unanime des grandes compagnies ne doit pas cacher la réalité, les 7 sœurs figurent toujours parmi les 13 plus grandes sociétés du monde et Exxon occupe la première place, ramifiées en multiples filiales étrangères traitant souverainement avec les pouvoirs locaux , les multinationales échappent à tout contrôle sérieux, même en France où une société aussi étatisée qu'Elf aquitaine jouit d'une considérable autonomie.


Elf aquitaine est un Étant dans l'État, je crois qu'il y a aucun problème là-dessus, il fallût constituer un outil pour contrebalancer les grandes sociétés étrangères, donc il fallait que cet outil soit un outil puissant, dans la définition de sa stratégie Elf aquitaine a toujours eu une extrêmement grande liberté.


Il est évident que pour une entreprise pétrolière qui a une activité essentiellement internationale, qui travaille dans une quarantaine de pays, même plus, ses choix d'aller dans tel ou tel pays, de méthodes qu'elle emploie... tout ça c'est son affaire, l'administration aime s'ingérer dans nos affaires, nous dire ce que nous devons faire et c'est quelque chose qui est finalement très paralysant et contre lequel il faut résister sans cesse, le gouvernement a la possibilité de savoir que ce qui se passe par les tuteurs qu'il met dans l'entreprise, il a la possibilité de s'opposer, de mettre son droit de veto.


Ce contrôle est si peu effectif, on l'a vu dans l'affaire des avions renifleurs, quand 1974 une commission parlementaire présidée par le député Schwartz réclama la fusion d'Elf et de la Compagnie Française des Pétroles en une seule société d'État contrôlée par le parlement.


Cela permettrait aux pouvoirs publics, grâce à un débat au parlement de définir les objectifs de cette compagnie nationale qui à mon avis doivent être des objectifs de recherche pétrolière sur des crédits d'État, avec l'aide de l'État et dans un sens qui rapportent à l'État, c'est à dire qui garantissent à l'État que le pétrole qu'elle cherche et qu'elle trouve reviendra bien en partie ou en totalité à la France.


Bien entendu le rapport Schwartz fût enterré, son auteur dénigré et les 2 multinationales françaises ont continués à mener leurs politiques personnelles à leur guise notamment dans les pays étrangers.


Notre métier c'est de conclure des contrats avantageux avec les pays où il y a du pétrole, nous travaillons et nous entendions bien avec les pays qui ont une idéologie marxistes et qui sont proches du bloc des pays de l'est que dans ales pays au contraire qui ont une structure plus libérale, et ont plus d'accès vers l'occident.


Nous faisons de sorte surtout d'être totalement neutre et étranger à toute conception politique des choses, nous sommes des producteurs, notre rôle n'est pas pour faire de la politique.


Conception qui peut aboutir à de bien singuliers paradoxes, ainsi en 1980 quand les troupes libyennes envahirent le Tchad, au moment même où elles occupaient N'Djamena et que Paris menaçait Kadhafi de ses parachutistes, le président d'Elf Aquitaine signait à Tripoli plusieurs contrats pétroliers.


L'affaire libyenne a été en réalité un concours de circonstances extraordinaire dans lequel on se servait d'Elf comme bouc émissaire, mais Elf n'avait absolument rien à se reprocher, un an ou 2 ans avant l'incident, nous avons cherché à obtenir des libyens des nouveaux permis d'explorations, ces négociations étaient parfaitement connues du gouvernement, et j'ai eu un feu vert et elles ont finalement abouti le premier décembre 1980, le jour où l'affaire est devenue officielle, c'était précisément celui où les troupes libyennes entraient à N'Djamena , alors le gouvernement français n'a pas voulu se voir accusé d'avoir mené 2 politiques de front, et il s'est dit : bon il y a un bouc émissaire tout trouvé, c'était Elf aquitaine, c'est ce qui s'est passé, mais ça n'a pas duré très longtemps puisque très rapidement on nous a rendu justice.


Pour exploiter en paix ses gisements de pétrole offshore au large de Cabinda, une enclave africaine rattachée à l'Angola est tenue par les soviétiques et les cubains, la société américaine Gulf pour qui le pétrole n'a pas plus d'odeur que l'argent pactise cyniquement avec les occupants communistes, défiant la politique du gouvernement américain, la Gulf les paient pour protéger ses plateformes contre les forces d'indépendance nationales et antimarxistes du chef de la résistance Xavier Lubota.


Ce sont les amis de l'occident qui encouragent l'expansionnisme et l'impérialisme soviétique en Afrique, surtout par les compagnies pétrolières comme la Gulf, parce que la Gulf a donné 1 million de dollars au régime de Ruanda et cet argent est distribué xxx tout le communistes et c'est cet argent qui permet aux soviétiques de pouvoir occuper l'Afrique illégalement comme ils sont en train de le faire, les américains par leur travail xxx avec les cubains, ce sont les cubains qui gardent les installations pétrolières la plupart de temps contre nos forces, il y a 3000 enfants cabindais qui se trouvent qui sont en train de subir un entrainement doctrinal communiste.


Les multinationales du pétrole, les françaises comme les autres continuent à la manière des 7 sœurs jadis à contrôler souverainement l'économie de certains pays du tiers monde.


Nos productions principales viennent souvent de pays très pauvres, nous pesons dans l'économie de ses pays, certains États dépendent pour les 2/3, 3/4 quelque fois plus de ce que nous leurs donnons chaque année en impôts.


Elf aquitaine au Gabon se comporte exactement comme une multinationale américaine, ça c'est parfaitement clair, mais elle le fait au service de l'État Français.


Omar bongo : j'ai visité un peu cette ville, et je vois que quand on parle de xxx jusqu'à la citée des ouvriers d'Elf Gabon, il n y a pas un boulevard alors voila ce que je vous demande de faire, c'est un boulevard que vous devez faire.


Cette route elle sera éternelle, elle portera pour nom, je pense qu'on pourra la baptiser boulevard d'Elf Gabon.


Nous nous ne sommes pas libres de faire ce que nous voulons, nous exploitons dans le cadre de lois et de règles très précises, qui sont définies, fixées par ses pays, nous avons un poids par la nature des choses sur le plan économique mais disons que politiquement nous sommes totalement neutres.


Les multinationales jouissent d'un statut tout à fait privilégié, il faut se rappeler qu'au États-Unis le président Johnson a jadis était le défenseur du lobby pétrolier et que l'actuel Vice Président Bush tire sa fortune du pétrole.


L'industrie comme la notre devant une situation aussi changeante avec des xxx aussi brusques doit disposer d'une grande flexibilité une grande souplesse dans son fonctionnement.


Le grand public a découvert que cette société là a été un peu hors du droit commun, qu'elle ne payait pas d'impôt, elle bénéficiait de bénéfices consolidés qui fait que tous les impôts payés dans le reste du monde viennent en déduction de ce qu'il devrait payer en France, et parfois il n'y a pas d'impôt à payer.


Il y a en France une disposition fiscale qui permet pratiquement de déduire de l'impôt un certain pourcentage de l'exploration que nous faisons en France et dans d'autres pays notamment les pays africains, nous en usons largement dans la mesure où nous dépensons beaucoup dans l'exploration en France.


Ces exonérations fiscales ne sont pas particulières à la France, les pétroliers américains essentiellement les indépendants jouissent encore de privilèges exorbitants : droit de déduire de leurs impôts toutes les taxes payées à l'étranger, exonération totale de 15% de leurs profits pour compenser le tarissement des gisements, droit de déduire toute les dépenses de forage même non productifs.


Outre l'énorme intérêt économique qu'elle représente, la puissance des multinationales tient au fait que ce sont elles en réalité qui imposent leurs propres politiques pétrolières à leurs gouvernements, il ne peut en être autrement, elles sont forcées de définir leurs stratégies à très long terme compte tenu des délais démesurés et les investissements fabuleux et irréversibles qu'exigent leurs programmes de prospection, ainsi un forage offshore coûte environ 30 milliards de nos centimes.


Les politiques énergétiques des gouvernements sont étalées sur 5 ans, tandis que les compagnies pétrolières de leurs coté, elles ont une attitude qui s'étale sur 20 ans même sur 25 ans, évidement ça constitue un point favorable aux compagnies pour infléchir la politique des gouvernements dans le sens qui leur sera favorable.


Entre le moment où l'on entame les premiers tests géophysiques et celui où enfin le pétrole coule dans les pipelines, il s'écoule un minimum de 10 ans.


Et encore ceux-ci ne comptent pas le temps des explorations préliminaires mais uniquement celui qui coure lorsque nous décidons la prospection d'un gisement et que nous étudions les plans des plateformes à construire


C'est la grande force des entreprises japonaises que d'avoir une stratégie à long terme, à 20 ou 30 ans, et à Elf ma perspective a été toujours de 15 à 20 ans.


Lorsqu'on lance un projet industriel que ca soit la construction d'une raffinerie ou la construction d'un gros bateau pétrolier, on s'engage pour 4, 5 ans ou 6 ans, et une fois qu'on est engagé c'est irréversible.


Ce problème existe pour total et pour toutes les entreprises qui ont des objectifs importants, doivent repartir ces objectifs et les étaler sur un nombre d'années considérables.


A une telle échelle, que pèsent les volontés politiques ponctuelles d'un parlement ou d'un gouvernement dont les pouvoirs et la longévité durent le temps d'une brève législature ? Comment pourraient-ils remettre en question des décisions souvent prises avant même leurs arrivées aux affaires et qui engagent pour un quart de siècle le destin pétrolier, économique et financier de leurs pays ?


Tout ce qui gravite au niveau des pouvoirs publics, que ca soit l'administration, à plus forte raison les ministres de tutelle, est tout à fait inadapté à pouvoir prendre de bonnes décisions, en plus les procédures interministérielles que j'ai bien connues puisque j'ai été moi-même au gouvernement pendant des années, sont des bourbiers ( situation difficile) incompatibles avec l'avis de l'entreprise.


Le plus orgueilleux symbole de la puissance planétaire que constitue toujours le pétrole est Houston la capitale mondiale de l'or noir, les 7 sœurs, Elf aquitaine, l'Agip et les 30 plus grosses sociétés pétrolières des États-Unis y ont un siège, mais aussi 400 compagnies étrangères, 500 autres entreprises américaines toutes liées au pétrole et 65 banques internationales.


162 000 personnes travaillent directement pour le pétrole dans l'agglomération de Houston, 87% du brut texan et le 1/4 du brut américain sont raffinés dans la région, s'y trouve également la moitié de tous les complexes pétrochimiques américains, et l'on y produit 80% du caoutchouc synthétique des États-Unis.

Au cœur de cette capitale et au sommet de gratte-ciel de la compagnie la plus puissante du monde Exxon, est le saint des saints : le Club du pétrole, il groupe le gotha (élite politique) américain de l'or noir, 1700 membres dont 500 sont milliardaires en dollars, c'est le club le plus fermé du monde, on n'y rentre que à la mort d'un autre membre après une attente moyenne de 10 ans et après enquête serrée, il faut la garantie de 5 parrains connaissant le candidat depuis 5 ans car par tradition, même les plus grands contrats pétroliers se conclut en se topant les mains (Donner son consentement, accepter une proposition en se tapant mutuellement dans la main) , bien entendu le chef est français, et les celliers abritent en permanence 200 000 bouteilles des plus grands crus mondiaux.


Chaque midi le directoire d'Exxon déjeune en grand secret dans une de ces suites, à l'abri des micros les plus perfectionnés, un garde enferme les convives à clé, dans ces pièces feutrés, des businessmans discrets prennent chaque jour des décisions à l'échelle de la planète, car quelque soit son avenir, le roi pétrole que partout ici symbolise d'orgueilleux soleils flamboyants n'est pas près de cesser de régner despotiquement sur le monde.



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