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Détruire la Palestine : Les plans à long terme des faucons israéliens ( Partie 10)

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Détruire la Palestine : Les plans à long terme des faucons israéliens ( Partie 10) Empty Détruire la Palestine : Les plans à long terme des faucons israéliens ( Partie 10)

Message par Nabil Dim 7 Avr - 17:25


Où Israël veut-il en venir?



EN DÉCEMBRE 2001, le gouvernement israélien annonça officiellement ce qui était dans l'air depuis des mois : détruire l'Autorité palestinienne, le régime d'Arafat et le processus d'Oslo.

Sharon l'avait dit en octobre : «On ne continue pas Oslo, il n'y aura plus d'Oslo, Oslo c'est fini »

Les décisions du cabinet en date du 3 décembre 2001 faisaient suite à un horrible attentat commis par la branche militaire du Hamas : une bombe dans un autobus à Haïfa avait tué 30 civils israéliens.

L'attentat coïncidait avec la visite de Sharon aux États-Unis et, selon les médias israéliens, il avait reçu là-bas le feu vert pour passer à une nouvelle phase d'action.

Le gouvernement estime que l'Autorité palestinienne est une entité qui soutient le terrorisme, et qu'elle doit être traitée comme telle.
Conformément à cette décision, le Comité ministériel pour la sécurité nationale est autorisé à décider les étapes opérationnelles nécessaires (militaires, diplomatiques, communicationnelles, économiques).

La campagne d'information israélienne mettra l'accent sur la responsabilité d'Arafat dans les actions de terreur entre prises depuis les zones sous son contrôle "

Des F-16 étaient chargés de détruire les institutions palestiniennes. Les cibles n'étaient plus seulement des postes de police ou l'aéroport de Gaza, mais des institutions civiles, comme la station de télévision.

Le 5 décembre, l'armée israélienne fit une descente au Bureau central de la statistique à Ramallah et détruisit ou confisqua les ordinateurs et les documents. Edward Said écrivit à ce propos que les soldats « avaient virtuellement effacé toutes les archives de la vie collective palestinienne.

L'état de siège se resserra sur les villes et villages palestiniens, tandis que l'armée faisait des incursions de plus en plus profondes dans les zones sous contrôle de l'Autorité.

Parallèlement au travail habituel de destruction (dans la bande de Gaza, tanks et bulldozers réalisèrent leurs plus grandes démolitions de maisons depuis le début du soulèvement), les cibles des opérations militaires étaient cette fois l'organisation d'Arafat, le Fatah, et la police palestinienne.

Dans le village près de Naplouse, un escadron de la mort israélien exécuta littéralement des policiers palestiniens locaux.

Au centre de l'attaque, il y a Arafat lui-même. « Arafat n'est plus ce qu'il nous faut ", avait déclaré Sharon.

À l'heure où j'écris, Arafat est emprisonné dans ses bureaux à Ramallah, au milieu des tanks israéliens. Il n'a pas pu se rendre à la réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Conférence islamique, le 10 décembre au Qatar, et il n'a même pas pu assister à la messe de minuit à Bethléem, à quelques kilomètres de là.

Sharon tient le ticket gagnant, Les Américains sont entièrement derrière lui. C'est son plus grand succès depuis son élection.

Pour la première fois, l'Union européenne critique son Arafat chéri.

Selon une rumeur, le général Zinni a affirmé qu'Arafat était le plus grand menteur qu'il ait jamais rencontré.

Arafat a mécontenté tout le monde, et Bush en particulier [...]. À présent qu'Arafat est descendu aussi bas que pendant son exil au Liban et à Tunis et que le monde civilisé tout entier le rejette, il n'est pas étonnant que Sharon soit au septième ciel.

« En finir avec Arafat »

Dans le langage politique occidental, la décision de détruire l'Autorité palestinienne a été prise « en représailles » contre la vague d'attentats terroristes en Israël.

En réalité, cette étape était soigneusement préparée depuis longtemps avant les attentats. Dès octobre 2000, au début du soulèvement et avant les premiers attentats terroristes (3 novembre), les militaires avaient des plans opérationnels tout prêts pour « en finir avec Arafat et l'Autorité palestinienne ».

Les plans opérationnels ont pour base un projet connu sous le nom de « Champs d'épines », qui date de 1996. Ils ont été mis à jour pendant les négociations de Camp David en juillet 2000 et pendant le soulèvement.

Dans « Champs d'épines » on trouve tout ce qu'Israël a mis en œuvre depuis, comme la « destruction sélective des équipements palestiniens de première importance » ou « l'utilisation du contrôle israélien de l'eau, de l'énergie, des communications et du réseau routier pour limiter l'ampleur et la durée des actions palestiniennes ».

Les étapes suivantes comprennent « l'arrestation des dirigeants de l'Autorité palestinienne et la mise en place d'une nouvelle administration militaire » et l'évacuation forcée des Palestiniens des « zones sensibles » .

À l'échelon politique, dans l'entourage de Barak on travaillait à préparer l'opinion publique au renversement d'Arafat. Au cœur de cette stratégie, on reproche de Arafat son désir pour « internationaliser » le conflit pour remplacer les structures actuelles du processus (les États-Unis)

Selon un rapport destiné à Barak, les crimes actuels d'Arafat ne sont que les derniers en date d'une longue chaîne indiquant clairement qu' il reste attaché à l'« option de la violence et de la lutte [armée] ». «Même son discours sur la pelouse de la Maison-Blanche, le 13 septembre 1993, ne signifiait pas nécessairement la fin du conflit. À aucun moment il n'a abandonné son uniforme, symbole de son statut de chef révolutionnaire. » Cet uniforme est d'ailleurs le seul « indice » censé représenter les intentions cachées d'Arafat en cette occasion.

Répété sans fin par les milieux militaires, la propagande israélienne affire que : Arafat est depuis toujours un terroriste, personnellement responsable des actions de tous les groupes, du Hamas au Djihad islamique et au Hezbollah.

En mars 2001, sous le gouvernement Sharon, le but ultime, l'élimination d'Arafat, fut ouvertement discuté.

Dans les médias israéliens, on pouvait lire comment l'armée mettait chaque jour en oeuvre son plan dans les territoires : isoler les unes des autres les communautés palestiniennes pour permettre le rétablissement d'un contrôle militaire total.

Le nouveau plan impliquait le retour à la conception de l'administration militaire d'avant Oslo: les territoires occupés allaient être divisés en 64 enclaves, avec pour chacune une force militaire spéciale,

Le document, intitulé Destruction de l'Autorité palestinienne et désarmement de toutes ses forces années, fut présenté dans tous ses détails au gouvernement israélien le 8 juillet. Il était prévu que l'assaut soit donné sur ordre du gouvernement après un grand attentat suicide en Israël, les morts et les blessés servant de justification.

Le 23 novembre, les Israéliens assassinaient un dirigeant de la branche armée du Hamas, Mahmoud Abou Hanoud . En Israël, nombreux furent ceux qui pensèrent que cet assassinat, commis alors que depuis deux mois le Hamas respectait l'engagement de cesser les attentats en Israël, était destiné à créer la « justification par le bain de sang » à la veille de la visite de Sharon aux États-Unis.

Celui qui a donné le feu vert à cette opération de liquidation savait très bien que, ce faisant, il balayait d'un geste l'accord entre le Hamas et l'Autorité palestinienne par lequel le Hamas s'engageait à cesser les attentats à l'intérieur de la Ligne verte [...].Cet accord existait bel et bien, même si ni l'Autorité ni le Hamas ne l'auraient admis publiquement.

Alors que les services de sécurité ne cessaient d'accumuler les avertissements concernant des attentats terroristes du Hamas à l'intérieur de la Ligne verte, il est de fait qu'aucun n'a eu lieu. Cet accord a volé en éclats après l'assassinat du dirigeant du Hamas,

Le sujet avait été longuement discuté, tant à l'échelon militaire que parmi les politiques, avant que cette liquidation soit programmée. »

De fait, la vengeance du Hamas n'allait pas tarder: elle eut lieu une semaine plus tard et fut particulièrement sanglante.

Quand Israël s'emploie à détruire l'Autorité palestinienne, il ne s'agit donc pas d'un acte spontané de « représailles », mais d'un plan calculé sur le long terme.

Son exécution présuppose, dans un premier temps, l'affaiblissement des capacités de résistance des Palestiniens, ce à quoi Israël travail le systématiquement depuis octobre 2000, par les meurtres, les bombardements, les bouclages, les couvre-feux, l'organisation d'une quasi-famine.

Tout ceci en attendant que les conditions internationales « mûrissent » pour passer aux étapes suivantes. En décembre 2001, il semblait que les conditions avaient « muri », avec le développement dans les milieux politiques américains d'une ivresse de puissance.

Immédiatement après la destruction des Tours jumelles, la politique des États-Unis n'est plus fondée sur la formation de coalitions ni sur la persuasion, mais sur la force brute. L'écrasante « victoire » en Afghanistan a émis en direction du tiers-monde le message que rien ne saurait empêcher les États-Unis de prendre une nation pour cible de la détruire.

Leur vision, semble-t-il, est qu'avec les armes hypersophistiquées du XXle siècle et une totale absence de considération pour les principes moraux, les lois internationales et l'opinion publique, ils peuvent s'installer dans la position de maîtres du monde pour toujours.

Les faucons américains, qui poussent à étendre la guerre à l'Irak et au-delà, considèrent Israël comme un atout.

Le leadership américain [est] actuellement modulé par une extrême droite sudiste assez dangereuse, qui cherche à instrumentaliser Israël comme un outil offensif, déstabilisateur de toute la région sud-méditerranéenne.

Ces mêmes faucons parlent également d'étendre la future guerre à des cibles qui sont dans la zone d'action d'Israël, comme le Hezbollah et la Syrie. C'est dans ces circonstances que Sharon a obtenu le feu vert à Washington.

Arafat caché dans son bunker, les F-16 israéliens sillonnant le ciel, la brutalité israélienne faisant surgir tous les jours de nouvelles bombes humaines, les États-Unis, suivis pour une fois par l'Union européenne, pressèrent Arafat d' « agir ». Mais aucun « acte » d'Arafat n'est suffisant pour satisfaire l'armée israélienne.

Le 16 décembre, dans un discours télévisé en arabe, il appelait à cesser les attentats contre les Israéliens, affirmant qu'il avait toujours condamné les attentats suicides. Ses forces de sécurité se heurtaient au Hamas lors d'une vague d'arrestations de militants.

Le bilan sécuritaire d'Arafat Contrairement à ce qui est communément affirmé, la raison qui pousse Israël à éliminer l'Autorité palestinienne et à casser les accords d'Oslo ne peut pas être la « déception » causée par le comportement d'Arafat.

Dans la perspective des Israéliens, qui est de maintenir l'occupation, Arafat a comblé leurs attentes.

Pour ne prendre qu'un exemple, en 1997 un «accord sur la sécurité» fut signé entre Israël et l'Autorité sous les auspices du chef du bureau de la CIA à Tel-Aviv. Cet accord stipulait que l'Autorité prendrait activement en charge la sécurité d'Israël, lutterait contre « les terroristes, leur base et les conditions d'environnement qui conduisent à soutenir le terrorisme » en coopération avec Israël, avec en particulier «échange d'information, et d'assistance militaire »

L'Autorité était également invitée, à « prendre d'idées toutes les mesures nécessaires pour infiltrer les organisations terroristes et les détruire de l'intérieur».

Les services de sécurité d'Arafat prirent ce travail très à coeur, assassinant les terroristes du Hamas et arrêtant périodiquement ses leaders politiques.

Au cours d'une rencontre avec Arafat en avril, le chef du Shin Beth ( l’agence de contre-espionnage israélienne), le remercia publiquement d'avoir permis d'éviter de nouveaux attentats.

Lors d'une réunion gouvernementale le même mois, il affirma qu'« Arafat fait son travail - il combat le terrorisme et met toute son énergie contre le Hamas».

Les médias israéliens ont publié une masse d'information sur des activités menées par les services de sécurité d'Arafat, et certaines sources au sein de la sécurité israélienne ne tarissaient pas d'éloges sur les résultats obtenus. Le taux de succès des services de sécurité israéliens n'a jamais été aussi élevé que celui d'Arafat.

Le système de renseignement palestinien vit au sein du peuple, il est proche de lui et travaille en coopération avec lui.

Selon un journaliste du du Guardian, quand Arafat est venu s'installer dans les territoires occupés en 1994, « il arrivait comme un collaborateur plutôt que comme un libérateur. Pour les Israéliens, la sécurité - la leur, pas celle des Palestiniens - était l'alpha et l'oméga d'Oslo. Le rôle d'Arafat était de la leur assurer.

Mais ce rôle, il ne pouvait le tenir qu'en obtenant en retour des avantages politiques, mais il n'y parvint pas, l'acceptation des concessions qui , en s'accumulant, ne firent qu'élargir le fossé entre ce qu'il obtenait réellement et ce qu'il essayait de faire croire à son peuple qu'il finirait par obtenir un jour.

Il restait encore Monsieur Palestine, avec son charisme et la légitimité historique qui est la sienne. Mais l'on voyait bien que la tâche à laquelle il tenait par-dessus tout, c'était de préserver son État en gestation. La misère, la corruption, le mépris des droits de l'homme, la création d'un énorme appareil répressif, tout cela découle en tout ou en partie de l'Autorité qu'il préside " Mais du point de vue de l'occupation israélienne, tout ceci signifie que le plan d 'Oslo était dans l'ensemble un succès.

Arafat s'était arrangé, par des méthodes brutales, pour contenir la frustration de son peuple et pour assurer la sécurité des colons, tandis qu'Israël continuait à construire de nouvelles colonies et à s'approprier de nouvelles terres palestiniennes.

L'appareil répressif - o]]les nombreuses forces de sécurité d'Arafat - était formé et entraîné en collaboration avec les Israéliens.[/b] Il est généralement admis que les services de sécurité israéliens ne pouvaient pas lutter contre le terrorisme aussi efficacement qu'Arafat.

Pourquoi, dans ces conditions, les militaires et les politiques israéliens ont-il s été si déterminés, dès octobre 2000, avant même le début des nouveaux attentats, à détruire ce système?

Nabil
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